Jean-François Millet: Des glaneuses, souvent nommé Les glaneuses (1857)
Sur le tableau du peintre français Jean-François Millet (1814-1875) figurent trois femmes, une vieille et deux jeunes, parmi les plus pauvres de la campagne, puisque contraintes de glaner des épis de blé pour manger. Ce tableau illustre la misère de la population rurale en s'inscrivant dans la veine réaliste, sans misérabilisme.
Les trois femmes exécutent les trois gestes du glanage: se baisser, ramasser, se relever. Le travail de ces femmes est pénible (courbure du dos, maigreur de la récolte) mais leurs vêtements ne sont pas des haillons. Cette pauvreté (et une certaine fracture sociale) est accentuée par l'apparente richesse de la récolte de blé chargée sur les charrettes en arrière-plan par le maître et les gens de ferme.
Jean-François Millet représente dans le ciel une nuée d'oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliés, à l'instar des glaneuses.
Jean-François Millet: Les glaneuses - dessin à la craie noire pour l'été
Cette très négative critique du méga-magnifique tableau de Jean-François Millet est pénible à lire. Quel arrogant mépris d'élitiste!
« Ses trois glaneuses ont des prétentions gigantesques: elles posent comme les trois Parques du paupérisme. Ce sont des épouvantails de haillons plantés dans un champ et, comme les épouvantails, elles n'ont pas de visage: une coiffe de bure leur en tient lieu. M. Millet paraît croire que l'indigence de l'exécution convient aux peintures de la pauvreté: sa laideur est sans accent; sa grossièreté, sans relief. Une teinte de cendre enveloppe les figures et le paysage; le ciel est du même ton que le jupon des glaneuses; il a l'aspect d'une grande loque tendue. Ces pauvresses ne me touchent pas; elles ont trop d'orgueil. […] »
– Paul de Saint-Victor
La suite Des glaneuses sur Wikipedia
Aristide Maillol (1861-1944): Les glaneuses - lithographie
Camille Pissarro (1830-1903): Les glaneuses (1889) - gouache, fusain, crayon et aquarelle
Charles Commessy (1856-1941): Les glaneuses (1895) - photographie naturaliste
Eugène Burnand: Les glaneuses (1874)
Frederick Morgan: Les glaneuses (1880)
George Clausen: Gleaners Coming Home (1904)
Le glanage est un droit d'usage sur la production agricole, existant notamment en France, sous différentes formes depuis le Moyen Âge. Il subsiste encore au 21e siècle.
Après la moisson, le ramassage de la paille et des grains tombés au sol est autorisé.
Georges Laugée (1852-1937): Les glaneurs
Georges Laugée: Les glaneuses
Giovanni Fattori (1825-1908): The Gleaners (1865)
James T. Harwood (1860-1940): The Gleaners
James Tissot (1836-1902)
[Je ne sais pas] Les glaneuses
On distingue le glanage, qui concerne ce qui reste sur le sol, du grappillage, qui concerne ce qui reste sur les arbres ou les ceps après la cueillette.
On glane donc des pommes de terre, des céréales; on grappille les raisins, les pommes, les fruits en général.
John Constable: The Gleaners, Brighton (1824)
John Ottis Adams (1851-1927): The Gleaners at Rest aka Nooning
Jules Breton (1927-1906): Jeune glaneuse portant une gerbe
Jules Breton: Le rappel des glaneuses (1859)
Julien Dupré (1851–1910): Le repos de la glaneuse
Julien Dupré: Les glaneuses (1880)
On distingue le glanage légal du glanage illicite, le maraudage, qui est le délit de dérober des fruits, récoltes, légumes quand ils ne sont pas encore détachés du sol.
Kate Greenaway: Gleaners Going Home
Léon-Augustin Lhermitte (1844-1925): Les glaneuses (1887)
Léon-Augustin Lhermitte: Glaneuses en avant de vieilles meules (1890)
Léon-Augustin Lhermitte: Les glaneuses (1898)
Léon-Augustin Lhermitte: Les glaneuses (1901)
Thomas James Lloyd: The Gleaners (1896)
Au cours du 18e siècle, avec la réaction seigneuriale, les conditions d’exercice se durcissent:
Le glanage est autorisé seulement après que les gerbes du seigneur, et/ou celles de la dîme, ont été enlevées; le glanage est interdit tant que des gerbes se trouvent encore à terre; le glanage des chaumes (utiles comme fourrage, litière, couverture des toits) est interdit avant septembre.
À certains endroits, le seigneur veut même interdire le glanage, ce qui provoque émeutes et résistances diverses. Le glanage est autorisé uniquement en journée par les vieillards, les infirmes, les femmes et les enfants de moins de 12 ans. À la condition que le champ soit non clot,dans leur commune et après la récolte du fermier.
William Bouguereau: Glaneuse (1894)