Rue de Venise (vers 1910), une des dernières ruelles du Moyen âge
Aux alentours de 1850 Paris est une ville médiévale, aux ruelles étroites, insalubres et sinueuses. La population grossit à vue d’œil (multipliée par 4 entre 1800 et 1870), les besoins en eau grandissent. Il faut agir vite pour faciliter la circulation, lutter contre l’insalubrité et les épidémies, étouffer dans l’oeuf les potentielles émeutes.
Haussmann, sous l'égide de Napoléon III, a pour mission de rénover Paris. Il ne s'agit pas seulement d'architecture, mais d'un plan d'urbanisme ambitieux, avec percée de boulevards, rénovation des rues, des façades, des espaces verts, des égouts et des monuments publics.
Les amples trottoirs sont plantés d'arbres. Auparavant seuls les boulevards et les quais avaient cet agrément. Il y a donc, en plus, une dimension hygiéniste, le but étant de «donner aux Parisiens de l’eau, de l’air et de l’ombre».
Percement de l'avenue de l'Opéra
Au cours des travaux 20 000 maisons sont détruites et 60% des bâtiments parisiens sont construits pendant cette période. L’immeuble haussmannien offre un bond en avant énorme vers la modernité.
La hauteur est réglementée, de 12 à 20 mètres, en fonction de la largeur de la voie. Cela permet d'avoir des immeubles parfaitement alignés et des lignes de balcon exactement à la même hauteur. La rue-mur. Les murs doivent être impérativement en pierre de taille.
Au 1er étage, que l'on appelait l'entresol, les appartements sont dédiés aux marchands, propriétaires des magasins du rez-de-chaussée. L’étage noble, aux balcons aux ferronneries ouvragées, est le 2e étage (avant la présence de l’ascenseur) et, plus on monte dans les étages, plus la valeur de l’appartement se réduit. Le toit mansardé est réservé aux domestiques.
Une grande nouveauté, le tout-à-l’égout, n’induit pas forcément la présence de salle de bain. On rappelle que la salle de bain n’existe pas en ce temps. L'automobile non plus d'ailleurs.
Gustave Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie (1877)
Haussmann demande aux photographes de l'époque, en particulier Charles Marville, d'immortaliser les quartiers du vieux Paris voués à la démolition lors des transformations sous le Second Empire.
Le Paris du baron Haussmann photographié par Charles Marville
Rue Chanoinesse (de la rue des Chantres)
Rue de Bièvre (du boulevard St-Germain)
Rue de Breteuil (de la rue Vaucanson)
Rue de Glatigny
Rue des Fontaines (de la rue Volta)
Rue des Lavandières (de la place Maubert)
Rue des Marmousets (de la rue St-Landry)
Rue du Gindre (de la rue Madame)
Rue du Marché aux fleurs
Rue Estienne (de la rue Boucher)
Rue St-Nicolas du Chardonnet (de la rue Traversin)
Rue Tirechape (de la rue de Rivoli)
J'ai trouvé ces incroyables photos d'archives @ la State Library of Victoria, en ayant d'abord fait cette recherche (charles+marville+paris). Il y en a des tonnes d'autres.
Documentaire de type fanfaron didactique sur l'entrée de Paris dans la modernité.
Documentaire de type fanfaron didactique sur l'entrée de Paris dans la modernité.
Des innovations du baron Haussmann à la construction du périphérique
Boulevard Haussmann (du Faubourg St-Honoré)